12 août de Milazzo au mouillage de Rasocolmo

Il est 11.15 la Marina est réglée, le dernier silicone appliqué dans la soirée d’hier est sec. Nous rinçons Maloya II des poussières industrielles.

Notre sloop s’engage timidement vers la sortie de la Marina.

« Tchao Milazzo » et tous ces gens charmants que nous avons mobilisés sur notre avarie. Chacun a sa façon de façon déterminante ou pas, de façon gracieuse ou non, nous aura permis d’aboutir à ce nouveau départ.

Être à la merci, de la gentillesse, de la compétence, de l’humeur,

De la patience de ces européens mal convaincus qui parlent une autre langue qui ne nous est pas étrangère, relève d’une nouvelle expérience de vie qui nous sort une fois encore de notre zone de confort. Le darwinisme ou l’éloge de « l’Adaptation » s’applique très bien à la vie maritime.

Alors allons voir vers quelles nouvelles péripéties nous conduit cette aventure ?

Arrivés sur notre mouillage à 13 heures après nous être donnés rendez vous avec l’équipage de Cléon, des dunkerquois bien connus de Zarko, convoyant le voilier de l’un d’entre eux de Corfou à Dunkerque, nous profitons d’un mouillage surréaliste. Plages de sable blanc s’étirant sur des kilomètres sur cette côte nord est de la Sicile c’est au pied du cap Rasocolmo que nous posons notre ancre sur fond de sable de 4,5 m dans une eau chaude turquoise et cristalline au cul de Cleon et de ses équipiers Léa, Jérôme et Jeremy.

Une rencontre improbable que les voyages et la navigation nous offrent loin des urbanités et des préoccupations matérielles. Ici on parle de météo , d’état de la mer, de type de pêche et de la méthode de pêche du dernier thon. On parle bateau évidemment, les comportements sous voiles, du meilleur bateau pour un tour du monde. En somme, on se raconte ce lien entre le rêve des terriens que nous sommes et la réalité des skippers, des plaisanciers que nous sommes.

Après les chaleurs du jour c’est au tour de l’humidité nocturne d’essayer de peser sur les corps engourdis de bien être mais la brise légère descend de la terre pour caresser et sécher notre peau.

C’est ainsi que s’engage la nuit de Maloya II, seul entre rivage et horizon.